Une belle surprise, les paroles d’Anne Malherbe, site Occhiata.fr
"Off Fiac, off Paris Photo, off tout … les aquarelles de Miriam Lopez Aguayo exposées récemment en privé à Paris.
La sensation de pouvoir gratter la couleur sous le doigt, le papier friable, le grain de l’aquarelle, et toute cette matière colorée qui poudroie sous un rayon de soleil. Tout cela est aussi fragile et aussi persistant qu’une fresque antique."
Et d’autres qui soufflent vent en poupe sur ma vie…
ARTS Nicole Zimermann Pour la Gazette 1999
« Les artistes, nous sommes là pour faire rêver et interrompre la monotonie du quotidien. »
La phrase est de Miriam Lopez Aguayo qui ouvre son atelier le temps d’un week-end (parce que des interventions plus longues n’interrompent plus, mais font partie ou deviennent une habitude). Les yeux verts, menue et auréolée d’une masse de cheveux généreux et frisés, vivants et souples comme elle, Miriam parle avec la même ferveur et la même authenticité que celles que respirent ses peintures : des paysages, des nageurs ou des maisons qui ont la fraîcheur et la vérité des contes pour apaiser et embellir nos nuits. Des bouts de campagne baignés de soleil et de lumière, aux couleurs fraiches et poudrées, qui disent avec simplicité et franchise la force, la beauté et la dureté des terres Lauragaises où elle vit. Une courbe bleue chante la rondeur et la plénitude d’une femme enceinte. Et des nageurs...
Une toile d’un bleu presque doré où un homme nage vers la femme qui l’accueille, caracolant sur la crête d’une vague qui éclate. Une autre toile où les deux nageurs voguent de concert, deux silhouettes presque longilignes dont un sein et une chevelure disent la féminité, une peau mate et des bras puissants la virilité. Aquatiques ou célestes, les bleus de Miriam Lopez Aguayo ont la chaleur et le feu de ses ocres solaires, et sa peinture a l’authenticité des maisons et des paysages qu’elle peint : des émotions instantanées et puissantes qu’elle sait transmettre intégralement dans ses gouaches et ses aquarelles minuscules comme dans ses plus grands formats. Dans les univers colorés où elle nous entraîne, il y a des parfums, des sensations, des battements de cœurs, des émerveillements sensuels, une poésie du quotidien, un regard ouvert et généreux sur le monde et sur les autres.
Car dans les paysages de Miriam, l’homme, absent, n’est pourtant jamais loin de ces terres travaillées, de ces maisons construites. Mais comme nous, il s’interrompt un instant pour regarder ce qui l’entoure. Pour apprécier le souffle de bonheur qui suspend le temps. Une caresse tendre et précieuse comme ces paysages que Miriam ne signe pas : parce que sa peinture généreuse et savante est un vrai partage... A s’offrir ou à offrir pour passer au vingt-et-unième siècle en couleur et en paix...